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Le Théâtre impérial du Châtelet (1860-1862)

Place du Châtelet

palais cité depuis tour st jacques

Le théâtre du Châtelet, vu de la Tour Saint-Jacques

La construction du théâtre impérial du Châtelet, confiée à l’architecte Gabriel Davioud  (1824-1881), s’inscrit dans le cadre des transformations de Paris sous le Second Empire. Le chantier de cette nouvelle salle de spectacle fut décidé peu avant le décret impérial du 29 août 1857 qui déclara d’utilité publique le percement du boulevard du Prince-Eugène (désormais « Voltaire »). Ce décret entraîna la destruction des petits théâtres jalonnant la partie nord du boulevard du Temple, surnommé « boulevard du Crime », en allusion aux pièces mélodramatiques que l’on y jouait.

A de rares exceptions près, la plupart des théâtres du boulevard du Temple, où s’entassait un public populaire, ne survécut pas à l’expropriation. Le Théâtre-Lyrique reparut cependant sur la place du Châtelet, face au nouvel édifice construit par Davioud, avant de disparaître par les flammes et d’être remplacé par l’actuel Théâtre de la Ville. Le Théâtre du Cirque eut une seconde vie dans les murs du nouveau théâtre impérial, lorsque son directeur, Hippolyte Hostein (1814-1879), en prit la direction.

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Vue sur la fontaine de la place du Châtelet depuis la terrasse Nijinski 

 Bâti sur la bordure occidentale de la place du Châtelet, ce théâtre ordonné par l’Empereur présente l’aspect d’un parallélogramme délimité par le quai de la Mégisserie au sud, la rue des Lavandières à l’ouest et l’avenue Victoria au nord. Ses grands côtés regardent le quai et l’avenue ; la façade principale est tournée vers la place.

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La façade principale du théâtre comprend deux niveaux superposés de grandes arcades en plein cintre, traitées dans le style de la Renaissance italienne, avec deux avant-corps aux extrémités formant pavillons latéraux. Les grandes arcades du rez-de-chaussée retombent sur de larges piliers à chapiteau dorique, rompu par de petits masques grotesques grimaçants.

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L’élévation de l’avant-corps nord

Ces avant-corps comprennent trois niveaux : une grande arcade voûtée en anse de panier au rez-de-chaussée ; des fenêtres superposées, comprises dans la hauteur de la galerie de l’étage ; et un attique, appuyé sur une corniche à modillons.

Les fenêtres de l’étage sont, au registre inférieur, précédées d’un balcon en pierre ; celles du registre supérieur sont coiffées d’un entablement sur consoles, et surmontées de la couronne et du cartouche aux armes impériales. L’attique porte un relief sculpté représentant deux branches de palme passées dans une couronne végétale.

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La terrasse Nijinski, au-dessus des deux galeries à arcades

La double galerie de la façade principale donne, au rez-de-chaussée, accès aux espaces d’accueil des spectateurs, et à l’étage, éclaire la galerie Joséphine-Baker. Cette double galerie est recouverte d’une terrasse fermée par une balustrade qui soutient quatre figures représentant Le DrameLa MusiqueLa Danse et La Comédie. 

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Le Drame et La Musique

Les quatre figures originelles, réalisées par Elias Robert (1824-1874), Jacques Marie Hyacinthe Chevalier (1825-1895), Eugène Antoine Aizelin (1821-1902) et Emile Chatrousse (1829-1896), ont été déposées et probablerment perdues. Les statues actuelles ont été reconstituées d’après des photographies anciennes par le sculpteur Viorel Enache lors de la restauration de l’édifice en 2019.

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La frise d’acrotères à tête de lion

Cette terrasse communique avec le foyer « Nijinski », dont la toiture est bordée d’acrotères à mufle de lion, reliés par des guirlandes interrompues de palmettes. Cette frise décorative souligne également la base des toitures voisines et se poursuit sur les quatre côtés de l’édifice.

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L’un des masques de théâtre, au-dessus des baies de la terrasse

Des reliefs méplats, représentant des masques de théâtre, surmontent chacune des baies rectangulaires qui assurent la liaison avec le foyer « Nijinski ».

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Les putti au candélabre

Le corps de bâtiment central, qui englobe la salle et la scène, domine en retrait l’architecture du théâtre. Il se caractérise par un mur scandé de pilastres doriques et d’oculi, sous une corniche à modillons, qui soutient une frise de crossettes et de petits socles décorés de poinçons et de feuilles. Son toit de zinc est couronné d’un lanternon et surmonté, du côté de la façade principale, de deux putti enserrant un candélabre.

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L’un des quatre aigles décorant le toit du corps de bâtiment central

Aux quatre angles de ce toit, des acrotères figurent des aigles aux ailes ouvertes, portant le regard vers la Seine et vers la ville

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Le vestibule du théâtre du Châtelet 

 Les cinq arcades du rez-de-chaussée donnent accès à un vaste portique, puis à un vestibule, d’où partent deux escaliers à rampe de bois et balustres en fonte. Ces escaliers s’élèvent vers la galerie depuis laquelle les spectateurs accèdent aux fauteuils d’orchestre. Quatre galeries supplémentaires permettent d’accéder aux niveaux supérieurs de la salle : la corbeille, le premier et le second balcons, l’amphithéâtre bas, auxquels s’ajoute encore l’amphithéâtre haut.

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Le grand foyer

Le premier étage communique avec l’avant-foyer, sobrement rehaussé d’une peinture donnant l’illusion du marbre, d’esprit néo-pompéïen, et avec le grand foyer, aux murs couverts de papier peint. Le grand foyer est une vaste salle rectangulaire, où peuvent se rendre les spectateurs avant le spectacle et pendant l’entracte, coiffée d’un plafond plat à caissons peints et sculptés.

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La cheminée du mur nord, dans le grand foyer

Deux cheminées monumentales, formées de chambranles à console en forme de gaines, ornées de têtes et de guirlandes de fruits et d’oves, se dressent contre chaque extrémité de cette salle. La partie supérieure de cet ensemble décoratif est terminée par un fronton dans lequel est encastré un cadran que supportent deux amours.

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François Lafon (1846-vers 1920)

La Danse, 1891, théâtre du Châtelet, grand foyer

Deux peintures allégoriques ont remplacé, après 1870, les portraits de l’Empereur et de l’Impératrice qui ornaient le trumeau des cheminées. Composées par François Lafon, elles représentent La Danse et La Musique sous la forme de figures féminines.

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L’une des têtes de la cheminée du mur nord

Les jambages de la cheminée du mur sud sont décorés d’une tête de vieillard ; ceux de la cheminée du mur nord, d’une tête féminine couronnée, dont la chevelure retombe en tresses sur les épaules. 

Le grand foyer est éclairé par cinq grandes portes fenêtres, surmontées des armes de la Ville de Paris, qui communiquent avec une galerie couverte, dite « galerie Joséphine-Baker », servant de pormenoir aux spectateurs, au niveau des grandes arcades de la façade principale. Les murs de cette galerie sont décorés d’une fresque commandée par Jacques Chirac à l’artiste Valerio Adami en 1989.

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Le plafond du salon « Juliette Gréco »

Le grand foyer est flanqué de deux salons, logés dans les pavillons latéraux de l’édifice : les salons « Diaghilev » et « Juliette Gréco ». De là, l’accès au salon « Juliette Gréco », logé dans le pavillon nord, s’effectue par une grande porte située à droite de la cheminée. Cette pièce, qui réunit deux plafonds séparés par une large arcade, possède deux fenêtres donnant sur la place du Châtelet et l’avenue Victoria.

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Branches de fruits décorant le salon « Juliette Gréco »

Les compartiments peints, composés de motifs stylisés et de profils sur fond brun, sont divisés par d’épaisses moulures sculptées de branches de fruits en couleurs naturelles et de guirlandes végétales émaillées gris-blanc.

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Relief en dessus-de-porte

D’autres ornements -miroirs ou relief à sujet mythologique, animent le trumeau des portes, dans un esprit rappelant les décors intérieurs des salons du XVIIIe siècle.

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Un miroir et son applique

L’éclairage de cette pièce est assuré par des lustres à branches et abat-jours, suspendus aux plafonds peints, et quelques appliques fixées aux grands miroirs qui garnissent les murs et doublent les volumes.

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Les fauteuils d’orchestre de la grand salle

La grande salle à l’italienne du théâtre du Châtelet, en forme de fer à cheval, permet d’accueillir plus de 2000 spectateurs.

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La scène, le rideau et les galeries de la corbeille et des balcons

La scène est encadrée d’un large chambranle à moulures vigoureuses, qui se relie directement à la voussure du plafond et aux balustrades sculptées et dorées des galeries.

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Le rideau de scène peint par Gérard Garouste

Le rideau de scène du théâtre du Châtelet a été peint, à la demande de Jacques Chirac, par Gérard Garouste en 1989.

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La grande salle du théâtre du Châtelet

    Des piliers dorés, placés sous la corbeille et le premier balcon, puis associés à de fines colonnettes à chapiteau ionique, soutiennent les galeries, jusqu’aux étages supérieurs, qui occupent toute la profondeur disponible jusqu’au mur de pourtour intérieur.

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Les sculptures décoratives du premier balcon

Des putti ailés, au corps naissant de trois feuilles d’acanthe, scandent la balustrade du premier balcon, au pied de chaque pilier, en alternance avec des têtes de lion crachant des feuilles d’acanthe.

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Les décors du second balcon

Les arcs surbaissés du second balcon rejoignent alternativement des reliefs figurant des masques de théâtre et des cartouches gravés en lettres dorées des noms de rois et d’empereurs.

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Le lustre monumental

Les hautes arcades de l’amphithéâtre bas soutiennent la verrière oblongue coiffant la grande salle, éclairée par un lustre monumental, que l’on plaça en 1898 lorsque l’électricité fut installée dans l’édifice.

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Le décor des grandes arcades

De petits médiallons représentant des génies, composés par Charles-Antoine Cambon (1802-1875), décorent les écoinçons des grandes arcades, en alternances avec des cartouches ornés de feuilles de palme et d’acanthe.

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L’un des médaillons peints par Cambon

Chaque génie, seulement vêtu d’une draperie, pose sur un fond doré avec divers attributs, ici un masque de théâtre, maintenu debout, un miroir dans une main et un parchemin roulé au sol. Les médaillons sont entourés d’une guirlande de feuillage nouée d’un ruban rouge qui se termine en cocarde à la base.

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Une travée de la façade méridionale 

Le rez-de-chaussée commercial des façades latérales est percé de grandes arcades voûtées en anse de panier. Les grandes fenêtres de l’étage, précédées d’un balcon à intervalle régulier, sont coiffées alternativement de frontons arrondis et pointus. Des masques de théâtre expressifs décorent le linteau de chaque baie, par ailleurs flanquée de pilastres à chapiteau corinthien. Les fenêtres du registre supérieur sont simplement encadrées d’un large bandeau mouluré ; celles de l’attique sont privées de décor, mais séparées entre elles par des pilastres cannelés à chapiteau dorique.

La façade postérieure est encore plus dépouillée : le rez-de-chaussée commercial se signale par de grandes baies rectangulaires, plus larges aux extrémités et séparées par des pilastres doriques. Les fenêtres superposées de l’étage sont uniquement coiffées de frontons sur les travées latérales. L’attique est percé d’oculi en sa partie centrale, reprenant le principe de fenêtres rondes du corps de bâtiment central.  

 

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